Née en Picardie, dans l’Aisne, Dorothée Ossart est une fillette enthousiaste, curieuse et intuitive. Ses premiers élans créatifs, issus d'un imaginaire foisonnant, apparaissent très tôt. Ils sont immédiatement soutenus par ses parents, bien conscients qu’ils canalisent l’énergie débridée de leur enfant.
Les murs de la maison se couvrent alors, à vitesse grand V, de créations en tous genres.
Entrée à l'école ESMOD pour y étudier le stylisme et le modélisme. En 2005, elle est diplômée avec mention. Elle y fera également la rencontre de Jean-Charles de Castelbajac, alors directeur artistique de l'école. Son admiration pour le couturier, aux influences pop, qui a toujours mêlé art&mode, en est renforcée. Aujourd'hui, il est toujours un soutien.
Elle retourne dans l'Aisne, "chez elle" pour s'y créer un atelier et débute un travail obsessionnel qui l'occupera 5 années : chiner, accumuler des tissus imprimés, les mélanger, les mixer, confronter les couleurs, dans un espace restreint; une robe trapèze. Elle coud alors des centaines de robes en pièces uniques.
En parallèle, elle créé sa première entreprise pour vendre ses créations. Son projet est remarqué par le dispositif régional "Envie d'agir" et se voit attribué une dotation. Jean Bracq, créateur et fabricant de dentelles d'exception à Caudry, accepte d'être son parrain pour le lancement de ce projet.
Ses créations connaissent immédiatement un succès auprès du grand public. On ne trouve alors nul équivalent dans l'univers du prêt-à-porter.
Dorothée Ossart décide de créer ses propres motifs et tissus et se forme en autodidacte au design textile. Au printemps-été 2013, une première collection de robes: "Floroscopie", voit le jour. Fabriquée en édition limitée, elle sera vendue sur internet et en boutiques.
Lors de ces années, Dorothée Ossart laisse totalement libre cours à son imagination. Les imprimés de ses robes deviennent de plus en plus atypiques. Elle exploite alors toutes les nouvelles possibilités de l'impression numérique textile.
Une première exposition regroupant son univers voit le jour: Dorothée Ossart, ses tissus, ses peintures, ses robes, ses dessins.... à la Maison Matisse de Bohain-en-Vermandois. En effet, quelques temps auparavant, l'étude des œuvres et vies d'artistes tels que Sonia Delaunay, Raoul Dufy, Vincent Van Gogh, David Hockney et surtout Henri Matisse sont une révélation. Dorothée prend conscience que son travail découle plus de la posture du peintre, de l'artiste que de celle du styliste.
Ces influences artistiques évidentes lui ouvrent d'autres voies: ses robes sont proposées la boutique du Musée Matisse du Cateau-Cambrésis.
Année de sa dernière collection de prêt-à-porter. Dorothée Ossart souhaite retrouver l'atelier et affirmer totalement son statut d'artiste. L'envie irrépréhensible de peindre se fait sentir, de créer encore plus librement et de décloisonner encore et encore. Elle met fin à son activité commerciale et clôture sa marque de prêt-à-porter. Son travail tournera pourtant toujours autour de ces trois mots: tissus, motifs et couleurs.
En parallèle, elle débute l'écriture et l'illustration d' un livre pour enfant sur le thème de la créativité.
L'exposition Sixties organisée par la Galerie Saint-Jacques de Saint Quentin est l'occasion pour Dorothée Ossart d'une création inédite: Mémory, une robe-tableau interrogeant les origines de ses influences.
Il s'agira probablement de la première pièce d'une longue série. Toujours support fétiche, la robe est désormais édifiée: encadrée, en pièce unique et destinée uniquement à être regardée.
Hétéroclite dans ses centres d'intérêts et d'études, grâce à sa fille Lili-Rose, Dorothée explore le sujet de l'autisme. Elle découvre sa propre particularité et s'interroge alors sur les possibilités d'une nouvelle posture éducative. Ces sujets la préoccupent tellement qu'ils sont la source d'inspiration d'un tableau: Unschooling.
Encore un nouveau point de renouvellement ! Elle s'engage à partager activement l'instruction libre qu'elle expérimente au quotidien auprès de sa fille en créant des espaces de jeu libre et d'apprentissages autonomes pour les enfants, initiant des discussions-échanges avec les enseignants, les parents et en montant des ateliers...
Détournant l'image de l'artiste traditionnel, pour elle, il s'agit bel et bien là de la poursuite de son travail originel: montrer sa perception de la vie, partager ses valeurs de liberté, d'ouverture d'esprit, prôner une vie épanouie et créative, auprès d'un large public.
Et tous les supports sont bons !